Benjamin Constant, descendant d’une famille de huguenots ayant fui la France au début du xviie siècle, naît le 25 octobre 1767 dans la maison des Chandieu, place Saint-François, à Lausanne. Sa mère, Henriette-Pauline de Chandieu, meurt des suites de ses couches le 10 novembre suivant, ce qui amène le futur écrivain à beaucoup voyager dès le plus jeune âge, suivant constamment son père, colonel dans un régiment suisse au service de la Hollande, lors de ses déplacements.
En 1772, ce dernier, Louis-Arnold-Juste Constant, place d’abord son fils auprès d’un premier précepteur, l’allemand Strœlin, qui lui apprend le grec et de Marianne Magnien, à laquelle le militaire a fait une promesse de mariage. En 1774, il emmène Benjamin à Bruxelles, où il le confie au médecin-major De La Grange. Ils retournent en Suisse en 1775 et, en 1776, Juste le remet à un nouveau précepteur, M. Gobert, qui sera remplacé dès l’année suivante par un quatrième précepteur, le moine défroqué Duplessis. Pendant deux années, Benjamin partage son temps entre Lausanne, Bruxelles et la Hollande. En 1779, il compose un roman héroïque en cinq chants qui restera inachevé, Les Chevaliers. En janvier 1780, suite au départ de Duplessis, il part en Angleterre avec son père, où celui-ci cherche d’abord à le faire rentrer à l’Université d’Oxford avant de se raviser et de le placer chez M. May qui suit son disciple en Suisse et en Hollande pendant un an et demi. En rentrant à Lausanne, il est désormais instruit par le pasteur Bridel. Il étudie brièvement à l’université d’Erlangen avant de partir pour Édimbourg en juillet 1783, où il suit assidûment les cours de l’Université pendant près de deux ans. Il s’y fait également remarquer pour sa brillante participation au sein de plusieurs cercles littéraires et philosophiques, notamment la Speculative Society. Il effectue ensuite son premier séjour à Paris, logeant chez M. Suard durant la saison estivale, avant de repartir pour Bruxelles puis Lausanne où il passe un an et débute son ouvrage sur le polythéisme. Son périple se poursuit encore quelques années, avant qu’il ne se fixe sur Paris avec Mme de Staël en 1795.
Durant cette décennie, il découvre les transports amoureux, inspirés pour la première fois par Mme Johannot, provoque le capitaine Duplessis d’Épendes en duel, fréquente les cours et les cercles littéraires, devient chambellan à la cour de Brunswick où il rencontre Wilhelmine von Cramm qu’il épouse en 1789 et dont il se sépare six ans plus tard.
À Paris, il fait ses premiers pas en politique et ses premiers écrits en la matière défendent le Directoire contre les mouvements réactionnaires, bien que le jeune orateur fasse partie du Cercle de Coppet, un regroupement libéral, romantique et par la suite antinapoléonien, animé par Mme de Staël. En mai 1796, il publie sa première brochure politique, De la force du gouvernement actuel de la France et de la nécessité de s’y rallier, imprimée en Suisse. De nouvelles publications suivent, Benjamin Constant joue un rôle marquant au sein du « Cercle constitutionnel » de l’Hôtel de Salm et finit par être nommé au Tribunat en 1799, ayant obtenu la citoyenneté française suite à l’annexion de la Suisse.
En 1800, il prononce son premier discours au Tribunat et endosse le costume de leader de l’opposition libérale, provoquant la fureur de Bonaparte. Il est évincé du Tribunat en 1802 et un an plus tard, il suit Mme de Staël, lorsqu’elle est exilée à quarante lieues de Paris, sur ordre de Napoléon. Il part alors avec elle à Weimar pour quelque temps.
En 1804, il retrouve Charlotte de Hardenberg avec laquelle il avait entamé une liaison dix ans plus tôt, en débute une nouvelle en 1806 et se marie avec en 1808 dans le plus grand secret, après avoir essuyé le refus de Mme de Staël de l’épouser après la mort de son mari.
Après avoir critiqué le retour de Napoléon de l’île d’Elbe, il accepte l’invitation de ce dernier à participer à un projet de Constitution. Il se trouve ainsi nommé au Conseil d’État le 20 avril 1815 et prend part à la rédaction de l’acte additionnel aux Constitutions de l’Empire.
Le 19 juillet de la même année, il reçoit un ordre d’exil le poussant à rédiger le lendemain même un « mémoire apologétique » à l’intention du roi. Louis XVIII révoque en personne l’ordre d’exil quatre jours plus tard mais Benjamin préfère tout de même partir pour Bruxelles, puis pour l’Angleterre où il publie Adolphe en 1816. Dans la même année, il rejoint l’équipe du Mercure de France, journal qui sera supprimé un an plus tard suite à un article sur le Concordat. Benjamin Constant fonde alors la Minerve française, qui aura plus de succès.
En 1817, il prend publiquement la défense de Wilfrid Regnault, accusé de meurtre et condamné à mort sans preuves tangibles. Les efforts de l’orateur permettent de commuer la peine en une sanction de vingt ans de prison.
En 1818, il fait sa première lecture à l’Athénée royal, sur l’histoire des religions.
Parallèlement, sur le plan politique, après un premier échec à Paris en 1818, il est d’abord élu député de la Sarthe en 1819, puis réélu deux fois dans différentes circonscriptions.
La Minerve française est à son tour supprimée par mesure de police en 1820. En octobre, Benjamin Contant manque d’être lynché par la foule à Saumur au cours d’une conférence électorale.
Durant la décennie suivante, Benjamin Constant partagera son temps entre la politique, ses cours à l’Athénée royal et ses publications traitant de politique, de philosophie et de religion.
Le 27 août 1830, il est nommé président d’une section au Conseil d’État, après l’abdication de Charles X.
Malade, Benjamin Constant décède le 8 décembre 1830. Des funérailles nationales lui sont organisées le 12 décembre. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.
Bibliographie des œuvres principales :
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