
Guy de Maupassant est né le 5 août 1850 en Haute-Normandie, sans qu’on sache encore si ce fut à Fécamp, au Bout-Menteux, ou au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arque, ou enfin à Sotteville, près d’Yvetot. Ses parents étaient venus en Normandie peu avant sa naissance. Sa mère connaissait Gustave Flaubert, de Rouen, dont Maupassant fut ensuite le disciple. Guy de Maupassant avait un frère plus jeune que lui de 6 ans, et qui, comme lui, fut élevé par leur mère. Séparée de leur père, celle-ci les fit instruire de façon poussée, puisqu’elle était elle-même particulièrement cultivée. Leur mère s’installe donc avec ses deux fils à Étretat ; Guy aime à fréquenter les paysans et les pêcheurs, à vivre une vie de plein air et de discussions en patois. Après l’internat de Fécamp, d’où il est renvoyé, il fréquente le lycée de Rouen et se lie d’amitié avec le dramaturge Louis Bouilhet, qui est un grand ami de Gustave Flaubert. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1868, il part faire son droit à Paris. Mais dès 1870, il s’enrôle pour combattre pendant la guerre contre la Prusse. Il assiste alors, impuissant, à la retraite des soldats en Normandie ; il s’en inspira par la suite pour écrire ses nouvelles.
Il finit par s’installer définitivement à Paris, une fois la guerre terminée. Il travaille alors dans les Ministères, tout en travaillant, le soir, à ses récits.
Cependant, il apprend en 1877 qu’il est atteint de syphilis. En effet, pendant dix ans, Maupassant a passé son temps auprès des femmes, en bord de Seine, ou dans les théâtres, profitant pleinement de la vie parisienne. C’est alors qu’il profite des conseils de Flaubert, qui le fait entrer dans son cercle d’amis. Maupassant rencontre ainsi Émile Zola, de dix ans son aîné, qui a mis en place le naturalisme et qui est tantôt honni, tantôt loué par la presse et les critiques. Il fait aussi la connaissance d’Ivan Tourgueniev, romancier russe qui rencontre un vif succès. Il se fait journaliste pour Le Figaro, Gil Blas, Le Gaulois et L’Écho de Paris. À partir de 1880, c’est une décennie féconde pour Maupassant : il publie cette année-là sa nouvelle Boule de Suif, qu’il a lue à ses amis des Soirées de Médan, réunis autour de Zola. Flaubert, son maître, meurt peu après, mais le succès de Boule de Suif permet à Maupassant, pendant les dix années qui suivent, de travailler moins pour écrire plus. En 1881, il publie son premier recueil de nouvelles, La Maison Tellier, qui obtient un vif succès. En 1883, Maupassant publie Une vie, son premier roman, sur lequel il travaillait depuis 1877 : vingt-cinq mille exemplaires s’écoulent en un an. Grâce à cette réussite, Maupassant peut s’acheter sa propre maison à Étretat, et par la suite, tous les étés, une foule d’amis, artistes et écrivains, prennent plaisir à venir à la « Guillette ».
L’année suivante, Maupassant fréquente Emmanuela Potocka, une comtesse fortunée, intelligente et jolie. Il publie en 1885 son deuxième roman, Bel-Ami. Il se compare lui-même au héros de son roman, vu la rapidité de son ascension : « Bel-Ami, c’est moi ! » Il part alors sur la Côte d’Azur pour faire une croisière sur son bateau, le « Bel-Ami », en hommage au personnage qui a accru son succès. Cette croisière lui inspire la nouvelle Sur l’eau. Malgré sa santé fragile et les crises de syphilis qui commencent à se faire de plus en plus fréquentes, il voyage beaucoup et rencontre d’autres hommes de lettres : il se lie d’amitié avec Alexandre Dumas fils, mais aussi avec l’historien Hippolyte Taine, et continue de voir Zola et Tourgueniev. Il coupe rapidement les ponts avec les frères Goncourt, cependant, qu’il trouve trop mondains, et comme jaloux. Pendant l’année 1887, alors qu’on lui apprend la nouvelle d’un troisième enfant qu’il ne reconnaît pas, il travaille à son troisième roman, Pierre et Jean. Quelque peu misanthrope, et affaibli par la maladie, il sillonne malgré tout la Méditerranée, parcourt l’Angleterre, et la France, et trouve dans ses voyages matière à écrire. Son frère cadet, Hervé, a été victime d’une crise de démence en 1887 et est décédé en 1889 lors d’un second internement. Maupassant, à son tour, subit les dégâts de la syphilis. Paranoïaque, dépressif, il tente de se soigner et se rend en cure dans les Vosges, mais rien n’y fait.
En 1890 et 1891, il se remet à écrire, mais n’achève ni L’Âme étrangère ni L’Angélus. Le 31 décembre 1891, il écrit une dernière lettre à son médecin, le docteur Cazalis. Sombrant dans la dépression, il est interné le 6 janvier 1892 dans la clinique du docteur Blanche ; il y meurt un an et demi après, le 6 juillet 1893. On l’enterre à Paris, au cimetière du Montparnasse.
Bibliographie des œuvres principales :
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